Recul du taux d'activité féminin: les solutions au Maroc

AutorFathia Bennis
Cargo del AutorDocteure en relations économiques internationales
Páginas37-54
— 37 —
Recul du taux d’activité féminin:
les solutions au Maroc
FATHIA BENNIS
Docteure en relations économiques internationales
1. INTRODUCTION
En cet instant historique où la parole des femmes victimes de
violences se libère dans le monde entier, il nous semble im-
portant de penser à l’après. Si dénoncer est nécessaire, obtenir
l’égalité, de facto, l’est plus encore. À cet égard, la législation
existe dans la majorité des nations du monde. Nous le savons,
le «nerf de la guerre» égalitaire est économique. Il a été dé-
montré que l’indépendance financière libère réellement les
femmes et, par un effet mécanique bienheureux, hausse le PIB
des pays impliqués dans l’égalité professionnelle. Réduire les
disparités d’opportunités économiques, en améliorant l’accès
aux emplois de bonne qualité et aux actifs physiques et finan-
ciers et renforcer les capacités des femmes à se faire entendre
et à déterminer, de manière décisive, le cours de leur existence
devient un impératif catégorique. Ces axes prioritaires re-
quièrent de faire avancer l’égalité dans la législation et de lut-
ter contre le fléau mondial que constituent les violences faites
aux femmes.
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2. L’ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE INOPÉRANTE ENTRE
LES FEMMES ET LES HOMMES
Au Maroc, pays émergent, l’égalité professionnelle entre les
femmes et les hommes n’est pas encore opérante.
Qu’elles soient chefs d’entreprise, salariées ou auto-entre-
preneuses, les femmes restent toujours pénalisées par rapport à
leurs homologues masculins. Malgré une forte volonté politique
vers l’égalité, le panorama est dans le rouge, à quelques excep-
tions près. Quels sont les freins à l’entrepreneuriat émancipa-
teur? Pourquoi le taux d’activité féminin est-il en régression de-
puis 1999? L’auto-entrepreneuriat est-il une solution ou n’est-il
qu’un simple «colmatage» de la précarité professionnelle fémini-
sée? Quels sont les «déterminants» socioculturels qui explique-
raient les causes et conséquences de cet état des lieux? Et surtout,
comment les femmes peuvent-elles échapper au déterminisme
de cette vulnérabilité socio-économique?
Le rapport de l’ONU consacré à «L’accès des femmes aux res-
sources économiques et financières» déclarait, dès 2009 que: «Tout
accès équitable des femmes aux ressources économiques et finan-
cières a des effets positifs sur le développement d’un pays et peut
aider plusieurs nations à sortir de la crise économique» (ONU,
2009). Traduire: l’activité féminine favorise l’élimination de la pau-
vreté des populations vulnérables, augmente l’accroissement du
bien-être des enfants et crée de la croissance économique pour
chaque pays concerné. L’égalité des sexes contribue donc à la
croissance économique. Oui, mais par quels mécanismes? Il a été
constaté de façon récurrente que, lorsque les femmes ont un accès
égal aux ressources, elles sont plus à même d’être productives, de
créer de la valeur ajoutée et de réinvestir ces ressources dans le
bien-être des prochaines générations. Aussi, sortir de la surrepré-
sentation des femmes dans l’économie informelle, précaire, sous
payée et non protégée juridiquement, est un défi pour un déve-
loppement durable au XXIème siècle pour de trop nombreux pays

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