Le fascisme

AutorGérard Prévost
Páginas139-145
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LE FASCISME
La spécification «Démocratique» d’un État ne spécifie aucunement un mode de
gouvernement particulier; sa forme et son contenu ont une grande variabilité. Elle
a été démocratique et populaire dans les pays du glacis soviétique, dans les États ex-
colonisés aussi: les États coloniaux, tel Israël, sont eux-mêmes des démocraties ! On
a vu des «gouvernements démocratiques» se transformer ensuite en régime fasciste
en Italie, nazi en Allemagne. Le régime franquiste espagnol et les régimes militaires
en Amérique Latine naissent en revanche de rebellions et de coups d’État engagés
par des corps armés. Mais si le fascisme, concept générique, s’est diversifié à partir
de la crise de 1929, c’est dans des contextes d’alliance structurelle entre capitalisme
et démocratie représentative», ceci est désormais largement documenté. D’où une
conclusion: la démocratie représentative contient potentiellement la possibilité d’un
gouvernement préparant au fascisme; il faut rappeler en effet que le «gouvernement
représentatif» a été inventé par des gens qui étaient contre la démocratie. Le
fascisme, forme extrême du nationalisme d’État, comme État social en accord
avec les églises, est un capitalisme national appuyé sur le corporatisme: patrons et
faisceaux de corporations, prônant l’effacement de la lutte des classes, une unité de
race et une «communauté» sans conflits, comme dans la révolution culturelle nazie
et l’établissement d’une normativité nazie. Pourtant, les nazis sont de notre monde,
nous partageons quelque chose avec eux: le culte de la «valeur travail» par exemple,

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