Nouvelle droite et modernisation politique

AutorGérard Prévost
Páginas121-127
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NOUVELLE DROITE ET MODERNISATION
POLITIQUE
Rien ne paraît pouvoir maîtriser le cheminement incontrôlé des sciences et
techniques, ni même la démocratie, impuissante à en orienter les effets en faveur de
l’humanisme et de la civilisation. Prenant à revers les savoirs traditionnels, la place
qu’elles occupent dans les espaces de vie sociale et professionnelle illustrent de façon
paradoxale la répulsion conservatrice face au mouvement. Vivre en connaissant
le passé rassure davantage qu’expérimenter l’incertitude du futur ! Hormis la
fascination qu’elles procurent, la science et la technique ne donnent aucune clé pour
le bien être social. C’est parce que la crainte du futur trouble le modèle conservateur
de la «réussite» sociale», que les personnes sont obligés de s’adapter à d’autres règles
sur un chemin jonché de mystères. Si bien que l’investissement politique des mots
moderne et modernité s’avère être une opportunité pour le renouvellement du
conservatisme. La modernité n’exprime rien, c’est d’abord un signifiant vide, sauf
a entraîner une fascination qui n’a dégale que sa répulsion; une matérialisation
surgit seulement dès lors qu’elle peut agrafer le conservatisme sur un produit
de consommation lucratif. Pourquoi? Parce que c’est le terrain de jeu du capital
circulant; pour la Droite, la technique est une fin en soi, ou pour le dire mieux,
c’est sa conception du changement, une conception qui ignore l’utilité sociale des
sciences et techniques: là où se meut le mouvement. Il me paraît nécessaire d’insister
sur ce postulat puisque nous cherchons à saisir pourquoi les effets de la mentalité de

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