Les «élites» ou la disparition des patriciens

AutorGérard Prévost
Páginas129-138
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LES «ÉLITES» OU LA DISPARITION DES
PATRICIENS
Le «dégagisme» entrepris par les Peuples à l’encontre des «élites» semble confirmer
que nous vivons des moments «anti-élitistes». En les nommant «moment populiste»,
la science politique, prend le risque d’échapper à son contenu sociopolitique: en
effet, «anti-élitisme» ne désigne pas les «élites» en tant que tel, mais en tant qu’elles
s’accaparent le pouvoir, qu’elles installent une asymétrie du pouvoir. La «peur du
Peuple» s’installe à présent aussi du côté des «élites»; la réciprocité dessine la
configuration. Deux observations le confirment: d’une part, la tendance de plus en
plus prononcée du Gouvernement dans l’entre soi, «sans le Peuple» et hors de lui;
d’autre part, la mono disciplinarité accentuée des «élites» orientées vers le tropisme
économiciste en négation de la question sociale. Dire tropisme économiciste signifie
évidemment gestion des intérêts par les «élites» des catégories sociales hautes,
souvent donc de leurs propres intérêts. C’est une définition des «élites», elle met en
scène et explique à la fois leur asséchement intellectuel et le travail qu’elles produisent
pour rendre incommensurables, hors de portée, les choses publiques et, surtout,
les «affaires» privées, soutenu par une sorte de jouissance du commandement
qui transfert la responsabilité aux échelons inférieurs par transfert de culpabilité:
la crise du «covid» illustre cette appétence des «»élites». Le confinement résultant
de la pandémie permet en effet de justifier leur continent mental et politique; c’est
une aubaine, par exemple, pour une transition numérique préformatée ou, dans le

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