Capítulo 4: Une nouvelle dynamique des politiques migratoires: la diplomatie migratoire de la dissuasion

AutorPoudiougo Diachari
Páginas59-67
CAPÍTULO 4: Une nouvelle dynamique des politiques migratoires:
la
diplomatie migratoire de la dissuasion
Dr. Poudiougo Diachari
Enseignant-chercheur
Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB)
DOI: 10.14679/2196
1. INTRODUCTION
Pendant près de deux (2) décennies (2001-2019), les politiques migratoires de
la plupart des États d’origine et/ou de transit1 des migrations internationales vers
l’Europe sont restées relativement convergentes et constantes. Conditionnées par les
pressions des États de destination, ces politiques étaient globalement caractérisées
par la coopération avec «l’Europe forteresse» dans la lutte2 ou la «guerre3» contre
l’immigration irrégulière qualiée arbitrairement d’illégale. Les États d’origine et/ou
de transit se résignaient alors, à jouer le rôle de «chiens de garde» ou de gendarmes4
des frontières de l’Europe.
1 C’est notamment le cas de l’Algérie, de la Libye, du Mali, du Maroc et du Niger à titre d’exemples
illustratifs.
2 Cette lutte acharnée contre l’immigration irrégularisée se mène sous plusieurs formes:
la signature d’accords de réadmission, le nancement des retours dits volontaires dans le cadre des
programmes de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) et parfois à l’initiative des
États, les politiques de sensibilisation propagandiste dans les pays d’origine p our décourager les potentiels
candidats à l’immigration à travers le nancement des organisations de la société civile...
3 Cette lutte ou guerre contre l’immigration irrégulière a été dans la majorité des cas, le théâtre
de commission de graves violations du droit international des droits de l’homme et des libertés publiques
comme ce fut le cas entre 2008 et 2009 dans les frontières
espagnoles et marocaines (Méditerranée).
Pourtant, ces politiques migratoires répressives n’ont guère réussi à décourager les porteurs
d’espoir et les
opprimés; le trac reste encore dense sur routes de la migration internationale vers l’Europe.
4 À ce titre, les États voisins de l’Europe comme le Maroc ont bénécié d’importants soutiens
nanciers destinés à «réduire davantage, le nombre d’arrivées de migrants illégaux sur la route de la

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