Introduction
Autor | Pilar Cruz Zúñiga et Nuria Cordero Ramos |
Páginas | 5-10 |
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INTRODUCTION
Pilar Cruz Zúñiga
1
et
Nuria Cordero Ramos
2
La traite des personnes ou traite des êtres humains est considérée aujourd’hui comme
l'une des opérations illégales les plus lucratives au monde avec le trafic de drogue et la
vente d'armes. Il est favorisé par la dynamique générée à la suite du néolibéralisme et la
domination patriarcale. Depuis la création du Protocole additionnel à la Convention des
Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, visant à prévenir, réprimer
et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants (Protocole relatif
à la traite) (2000), signé et ratifié par la plupart des pays - et qui vient compléter la
Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée - le nombre
de victimes n'a cessé de croître et d'augmenter. En 2010 l'Office des Nations Unies contre
la drogue et le crime (UNODC en anglais) estimait qu'il y avait plus de 2,4 millions de
victimes de traite dans le monde, principalement dans l'exploitation sexuelle et le travail
forcé, mais aussi de traite pour mendicité, mariages forcés, pornographie, trafic d'organes,
servitude et des conditions proches de l'esclavage, entre autres formes d'exploitation
(UNODC, 2018). Parallèlement, et malgré les limitations, il y a eu une augmentation
constante des réglementations, des actions et des mesures prises par les États, les
organisations nationales et internationales ainsi que la société civile, pour poursuivre les
auteurs de ce crime et pour prendre en charge les personnes en situation de traite.
Dans le cas du Maroc, le roi Mohammed VI a modifié en septembre 2013 la politique
migratoire et en août 2016, la loi sur la lutte contre la traite des êtres humains a été
approuvée. Cependant, la mise en œuvre de cette loi au Maroc est encore insuffisante,
ainsi que l'assistance aux victimes, principalement de la part des organisations
internationales et des organisations non gouvernementales. Il y a également un manque
d'informations statistiques actualisées - les seules statistiques produites dans le pays sont
celles du ministère de la justice (qui n'existent que depuis 2017) et celles de
l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) -, j'estime en outre que les
publications spécifiques sur le sujet sont rares, comme le décrit A. Carrión
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.
Ce livre veut contribuer et élargir ces connaissances, en offrant les résultats d'une
recherche universitaire conclue l'année dernière, où l'un des contextes analysés était le
Maroc. L’ouvrage a été publié à la suite du projet Trata de personas, género y
migraciones en Costa Rica, Marruecos y Andalucía : por una defensa multi-garantista y
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Professeur au Département de sociologie. Université Pablo de Olavide (UPO). E -mail : pgcruzun@upo.es
2
Professeur du Département du travail social et des services sociaux. Université Pablo de Olavide (UPO).
E-mail : ncorram@upo.es
3
Dans le cinquième chap itre de ce livre, Carrión fait un bilan de la situation et explique les champs
d'application de la loi au Maroc, les situations de traite détectées et les entités qui interviennent pour y faire
face.
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